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Nous ne sommes là QUE pour la musique (enfin presque...)
26 février 2007

Back on the road...day five

Pff Pff! on respire bien fort! Profondément! On accorde à son cerveau suffisamment d'oxygène, parcequ'il risque d'être beaucoup, mais alors beaucoup, solicité aujourd'hui...Oui aujourd'hui c'est le jour de mon retour dans la course. I'm back! Et j'ai une putain de pression...en fait j'crois même que j'ai carrément peur. J'espère que personne ne me dira rien... j'espère aussi bénéficier d'un don d'invisibilité pendant les 2h du concert...

Jour 5:

Je galère comme une malade pour trouver un endroit où crécher, je subis la malédiction du " désolé! nous sommes complets pour cette nuit" à chaque fois que je mets le pied dans un hotel. Je finis dans une auberge de jeunesse ...après avoir empruntés le métro, le bus, le trowley ainsi que le tramway. Je ne suis pas vraiment rassurée quand je réalise que le dernier métro passe vers minuit et qu'environs 6km sépare la salle de concert de mon lit... Mais bon je me dis que ça sert à rien de vouloir essayer de résoudre ce problème maintenant ( surtout qu'il est fort probable qu'il n'y ai aucune solution à ce problème) quand je dois en affronter un autre, bien plus gros celui-là et en plus...tout de suite!


 

Conseil N°4: bon! conseil qui n'a rien à voir avec les concerts, ni même avec le fait d'être - ou non- une groupie, mais je ne peux pas, ne pas vous parlez de ça : auberges de jeunesse= repère de BG étrangers ( rien qu'en montant l'escalier pour aller dans ma chambre j'ai croiser une douzaine de beaux et jeunes anglais blondinets...avec les joues toutes raouges! hum! on en mangerait presque!

J'en profite pour textoter Sam :
18h03 : " ts les otel de la ville st complet jvien darivé ds une oberge de jeunesse : c un regal pr les yeu mdr,g croizé un paké danglai tous + bo les un ke les otre !  jfile prendre une douche je me change et je descen a la salle! a+
"

Mais bizarrement, quand à 20h passées, je me rends à la salle, je me sens pas trop mal ( enfin je veux dire, à part les jambes qui tremblent, le mal de ventre et les spasmes dans la nuque...à partir du moment où je ne vomis pas en les voyant, je considère que tout se passe merveilleusement bien). Je suis même un peu excitée de voir comment ça se passe. C'est vrai ça, hein? comment ça se passe de faire la queue pour un concert? ça fait quoi d'arriver dans une salle déjà remplie??...mais apparement je n'aurai pas de réponses à ces questions aujourd'hui, parce que quand j'arrive devant la salle ben ...à part le vigile qui attend à l'entrée...il n'y a strictement personne: "euh bonjour monsieur!" et je lui tends mon billet, un peu destabilisée...et grande nouvelle, quand on n'arrive pas 10h à l'avance à un concert, on échappe à la fouille! (quelle discrimination anti-groupies!)

20h05: "ayé jsui ds la salle, jvien juste darivé, mé telement ya persone  jvai etre o 2 eme rang, mdr jvien de decouvrir ke ça servai a rien de venir a lavance ! pr le momen jai vu ke L. de loin ki ma  fai 1 gran sourir mdr dc ça va !"

Je fais deux pas dans la salle et m'arrète net, horrifiée. Attends, ya un problème là! Pourquoi ya personne?? Je veux bien faire des efforts, venir tard et tout ce que tu veux, mais là je suis à moins de 20m de la scène et je ne pense pas, même si j'y vais les yeux fermés et à cloche-pieds, qu'une marée humaine va subitement arriver et me passer devant. Derrière qui je suis sencée me cacher là?? Je subis donc un "très leger" coup de stress. Je vais faire un tour, voir les merchandisings, et je paie même le luxe de m'offrir un coca au bar ( oui depuis peu, j'hévite l'alcool, je sais pas pourquoi...). J'ai rien mangé de la journée et j'ai l'impression que le coca coule directement dans mes veines. L'excès de sucre me donne un léger mal de tête, fait courir des fourmis dans mes doigts et ma vision semble éclaircie...putain, j'suis stone avec du Coca!

Comme prédit, je me retrouve au deuxième rang avec mon gobelet de 50cl et mon sac à main blindé que je suis alors obligée de garder sur l'épaule (quand on est au premier rang, au MOINS, on peut poser son sac de l'autre côté de la barrière...décidement ça m'a aucun interet d'arriver tard!). Evidemment je ne connais personne, je jète des coup d'oeil à droite, à gauche en priant pour que la lumière s'éteingne et que le concert commence...

20h15 : "mdr, jai rien di, jvien de voir charles, tim & 1 rodi, gt de do il mon pa capté mé c orible g trop envi  2 rir daileur je rigole tte seule c trop, jsai pas cmt jvai faire mdr "

Je mordille le bord de mon gobelet en etouffant un rire nerveux. Putain, ils sont tous là et évidemment ils me passent tous à côté! Parce que cette putain de porte des loges est du côté où J. joue, et donc à côté de moi...

20h23 : "charles été trop cute , il avai c petite lunette mdr ...  o putin jsui just devan la porte des loges a chak foi que kkun pass jvoi une tete conu,jvien de voir J. aie aie aie c nimport koi"

20h29 : "mdr jen peu plu. jrigole telement tte seule ke g les larme o yeu  jvien de recroizé charles, il ma fé un signe de la tête  mdr jvai rir tte la soiré"

20h36 : "chut ! ça  commence ! mdr"

La première partie monte sur scène et entame son set. Il y a deux brindilles devant moi, avec mon 1m75, j'oublie vite leur présence. Au premier mouvement de foule, je suis poussée en avant et ces filles taillées comme des sauterelles se font vite éjecter sur les côtés...Putain de putain de merde! je suis au premier rang! J'aurai voulu le faire exprès que j'y serais pas arrivée, putain! Je suis poursuivie par une putain de malédiction...Toutes ces conneries me font rire...finalement j'suis super contente d'être là... Je suis à un concert des Shark, je suis au premier rang, je suis tout en face de J. ...Il n'y a rien qui jure dans cette phrase! Tout est parfait!

Les Books sortent de scène. Les Shark y montent. L.( soundchecker des Shark) vient me dire bonjour et me lance un "ah te revoilà! t'étais pas là hier...". Je réponds par un sourire timide.

Le concert est excellent, peut-être même le meilleur depuis le début de la tournée. La salle a dû se remplir pendant que le première partie jouait parce que quand je me retourne, il y a tellement de bras en l'air que je ne distingue pas le fond de la salle.

Quand la lumière se rallume, le public se disperce en petits groupes autour du bar et près de la sortie des loges. Je vais faire un tour au bar, comme si je cherchais quelqu'un, histoire de gagner du temps puis je retourne m'accouder aux barrières qui sont devant la scène. L. ramasse des cables. On échange quelques mots. Puis j'entends quelques petits cris, je me retourne et voit frétiller trois filles, entre 14 et 16ans: J. viens de sortir des loges. Il leur passe devant en les ignorant littéralement et vient me faire la bise. Un peu surprise ( bon ok, ENORMEMENT surprise) je reste  figée une fraction de seconde. Puis je reprends mes esprits et le félicite pour le concert " the best, ever... really". Les filles forment un cercle autour de nous, il signe albums, setlists et places de concert en continuant de me parler " T'es pas venu hier?", "j'étais...fatiguée", il lève la tête du papier sur lequel il était en train d'écrire et me regarde dans les yeux:" c'est ce qui arrive quand on se couche tard". Je prends cette phrase comme une gifle et ne trouve rien à ajouter. Je me sens terriblement minable.

Conseil N°5: Donc, apparemment, les mecs parlent. Enfin je veux dire, ils se parlent. Entre eux. Comme les filles. Tout ça pour contredire la croyance qui voulait qu'ils gardent pour eux certaines choses...Merde, ce n'était qu'une putain de légende urbaine! J. sait...Donc : considèrez chaques mecs comme une fille qui aurait quelque chose contre vous, c'est à dire, une langue déliée prete à comerer. (Putain de merde, le monde s'écroule... on n'est plus en sécurité nulle part!)

D'autres personnes remarquent sa présence et viennent s'aglutiner autour de nous. Puis le calme revient une fois qu'elles ont leur autographe et leur petite photo. J. revient me voir comme si on avait été coupé en pleine conversation, alors je trouve le courage de lui demander s'ils comptent faire quelques chose ce soir. Il dit que oui et que je n'ai qu'à l'attendre ici, le temps qu'ils se préparent tous.

Je jubile. La salle se vide. Les techniciens ont débarassé la scène. Les lumières du bar s'éteingnent. Je m'appuie contre un mur et essaie de passer inaperçue mais un vigile finit par s'approcher de moi en me demandant ce que  j'attends. Ce connard se fout ostensiblement de ma gueule. Avec aplomb, je réplique que je suis avec le groupe, qu'ils m'ont demandé d'attendre ici et qu'ils vont arriver...et je me fais lamentablement racompagné à la sortie!

J'attends sur le trottoir que le groupe se décide à sortir...Les Books sont déjà dehors, je discute une minute avec le chanteur avant qu'il ne se fasse haper par un groupe de fans. Les Shark n'ont pas l'air pressé. Ils prennent même leur temps...Ne tenant plus en place, je passe un coup de fil à Sam...plus de batterie...ça coupe...

Sms de Sam :

00:18 :" t tro 1crazygirl lol! ça a coupé jsé pa ski c passé! jle sen bien le raprochemen pour ce soir..jte di tu pécho pour ton anniv! si c pafé avant biensur! jlaisse mon tel allumé, jve tou savoir"


Moi, se que je sens bien, en ce moment, c'est une putain de crampe d'estomac d'avoir rien mangé de la journée, et une douleur lancinante dans les jambes. Putain, 6km... Je viens d'arriver à l'auberge de jeunesse et je tiens à peine debout. Comme prévu, les transports en commun sont inexistants la nuit, j'ai dû rentrer à pied, je me suis perdue (pas facile de repérer son chemin quand on est sous terre, dans le métro, à l'aller...), mais heureusement un dealer qui était assis sur son scooter sous un abris bus, a réussi à m'indiquer la direction à prendre... En chemin, j'ai failli tomber dans les pommes, mais là encore, heureusement, j'ai retrouvé un morceau de vieux Mars dans mon sac et donc après une pause d'une vingtaine de minutes j'ai pu reprendre ma route...Il est plus de 2h du mat', je ne peux pas dormir mais je finit par réaliser que encore, encore, heureusement cette foutue journée arrive à sa fin... je branche mon téléphone dans un couloir et m'assoie par terre à côté de la prise. Dès que l'appareil a assez d'énergie, je compose un numéro...

"Allo? je me doutais que t'allais appeler... alors raconte: vous êtes allez où? t'as fait l'after avec eux? t'as pécho J.?

-Non pas vraiment, j'suis rentrée... il m'a posé un lapin...

-QUOI?? il est jamais sorti de la salle??

-pire que ça... il est sortie, il m'est passé devant comme s'il me voyait pas et il est partie...

- ...

- et il étais avec deux filles..."


 


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