Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nous ne sommes là QUE pour la musique (enfin presque...)
27 février 2007

On the road...day 6!

La sonnerie de mon portable, en mode réveil, me sort d'un sommeil semi-comateux d'à peine 3h. J'entends les grognements de protestation de ma chère coloc' pour la nuit. Je me facture le crâne contre une poutre en me relevant ( la veille, mon cerveau a oublié d'imprimer que la chambre est mansardée) et j'oublie également de garder mon cri de douleur et de surprise pour moi. Ma coloc se retourne bruyamment dans son lit.

Oups.

Avec pour seule lumière l'écran de mon téléphone portable, je reunie mes affaires et boucle ma valise dans une pénombre et un silence religieux. On dirait pas comme ça mais je suis une fille respectieuse.

Des fois.

Je verifie que je n'ai rien laissé trainer par terre en palpant le sol, je me dirige vers la porte sur la pointe des pieds. Me prends les pieds dans la paire de chaussures de ma coloc, manque de tomber, me rattrappe en planquant mes mains contre le mur. Plus particulièrement sur l'interrupteur de la lumière. "Et meeeerde!" J'en fais tomber mes clés par terre, les récupère et en me relevant j'assome avec mon sac la fille qui s'était redressée dans son lit.

Je sors dans le couloir et claque délicatement la porte derrière moi ( enfin aussi délicatement qu'il est possible de " claquer" une porte, ça va de soi). Bizarrement j'ai l'impression que ma coloc provisoire me déteste. Serait-ce possible??!

Jour 6:

Avec ma - maintenant légendaire - classe et endurance, je parcours les si petits 4 kilomètres qui me séparent de la gare et monte dans le premier train pour Dijon avec la légèreté et l'aissance que me concède ma presque insignifiante tonne de bagage. Bref je suis de très bonne humeur, compte tenu de la veille et je profite du trajet pour grapiller quelques heures de repos en tombant dans un classieux sommeil (oui je ne vous ai pas dit mais j'ai tendance à dormir la bouche ouverte et à baver quand je dors assise, allez comprendre pourquoi...).

Je vous passe les détails sur mes érances dans Dijon, ma difficulté à trouver les bonnes lignes de bus, le fait que la dite ligne possède une correspondances aux horaires de circulation hallucinante (5h45-7h le matin et 18h-22h pour le soir donc une merveille pour moi qui arrive à l'arrêt de bus, situé en pleine zone industrielle, vers les 14h...).

Douche - changement de fringues - coiffure - maquillage - re-galèrage dans les transports en commun...et me voici devant la salle! Et je ne suis pas la seule. Deux filles -de quoi? 13-14 ans??- se colorient les oncles des mains avec un surligneur fluo orange, puis sortent de l'eye-liner pour s'écrire sur leurs jambes squelettiques, jambes ayant enfilés un short en jean microscopique -salopes va! moi aussi j'avais des jambes comme ça à 12ans mais je mettais pas des fringues capable d'allumer n'importe quel mec! moi jalouse? putain grave! et vous le seriez aussi si vous aviez des jambes comme ça sous les yeux alors que vous avez justement osé enfiler une mini-jupe et que le résultat est loin d'être comparable-. L'une descend une canette de Dark Dog -putain mais ils sont au courant tes parents?- alors que l'autre ajoute "i'm a BOOK!" au feutre sur le haut de sa cuisse, comme si elle avait besoin de ça pourqu'on ai envie de regarder ses jambes- SALOPE!.

J'aurai du me mettre en jean.

Le temps vire au fil des heures et finalement lorsqu'il commence à y avoir du monde, je suis littéralement frigorifée. Putain, j'aurai dû mettre un jean. J'ai l'air d'une vieille conne et les deux gamines, elles, de deux petites créatures perdues avec leurs grands yeux et c'est limite si, même moi, j'ai pas envie de leur céder ma veste tellement elles sont mignonnes et elles me font de la peine. Salopes, salopes!

Les portes ouvrent enfin.
Bon je ne vous fait pas un dessin: premier rang, devant J.

Bon concert des Books. Excellent concert des Sharks. Je trouve J. de plus en plus sexy. L m'offre une bière. M. me fait des "coucou". L., tout à s'acharnant sur sa batterie, me fait un signe de tête. Les deux pré-pubères comprennent que j'ai un certain lien avec le groupe et viennent me voir dès la fin du concert. Je joue la fille qui n'aime pas se mettre en avant et concède dans un soupir que "oui... Effectivement... Si vous insistez... je connais le groupe...". Elles font des yeux de poissons panés ( ok merlans fris si vous préférez) quand J. viens me faire la bise et me parle de l'after. Il me dit que la salle va être fermée au public par la sécurité et que donc il faut que j'aille l'attendre dehors, près de la sortie des artistes. Prise par un élan mélangé d'autorité (oui! parce que merde, c'est moi qui commande les filles! vous n'ouvrez la bouche que si je vous le dit) et de générosité (ces pétasses exquises arrivent à m'attendrir avec leur admiration "Oh mon dieu! il t'a embrassé!"), je fais signes aux deux pré-pubères de me suivre derrière la salle.

Là on croise L., au téléphone, comme après chaque show, faisant un compte-rendu à sa copine officielle. Et je soupçonne celle-ci de faire durer la conversation le plus longtemps possible, pour tenir éloigné son très très canon de suédois des multiples tentations des afters. Je souris en le voyant, comme ça, pendu à son portable: si L. était mon mec, c'est pas par téléphone que je le surveillerai. Je le suivrais partout en tournée. M. passe, viens me dire deux mots et va dans le bus pour le reste de la soirée. J. arrive enfin et m'explique qu'il va me faire entrer par la porte principale et qu'il faut refaire le tour. On s'exécute. Les vigiles se foutent de notre gueule:"héhé regardez les mecs qui arrive! elles sont pas jolies toutes ces p'tites jambettes?? vous êtes perdues les filles??" et autre: "Vous savez, le concert est fini! il est temps de rentrer à la maison maintenant, les filles.La soirée est finie ". Un grand sourir: " Ca dépend pour qui!" et J., la tête dans l'entrebaillement de la porte, nous fait signe d'entrer. Je marche le plus lentement possible devant la rangée de vigiles, en me pavanant un brin ( bon ok, beaucoup) et une fois rentrée me retourne pour leur lancer un "bonne soirée!" ostensiblement des plus hypocrite.

Puis l'excitation des filles qui m'accompagne, me rapelle que les choses sérieuses commencent: nous sommes invitées à l'after. On s'installe dans les loges, sur un large canapé, des canettes de bière nous tombent entre les mains. J. viens s'installer à côté de moi et demande à son manager de nous prendre en photo. Les canettes se vident et sont remplacées par des pleines jusqu'à ce que tout le monde rigole bêtement sans trop savoir pourquoi. J. reste assis à côté de moi et me parle de la fameuse moutarde de Dijon. Charles est completement pété. Il fait tomber par terre et casse deux verres avant de disparaitre. Puis on retraverse tous la salle de concert, maintenant vide et plongée dans le noir, pour aller au bar situé dans le hall d'entrée. Là on retrouve les membres des Books. Les petites ont leur téléphones qui vibrent toutes les 5min: papa et maman s'inquiètent, il est temps de rentrer. J. est en grande conversation avec A.. Je vais me prendre une bière au comptoir puis je m'assoie sur le rebord d'une estrade. Là Bart des Book vient me voir en fronçant les sourcils, il a une illumination: "Mais on se connait tout les deux?". Je lui explique que oui, ça fait une semaine que je les suis et que je suis au premier rang de tous les concerts, que l'on s'est déjà parlé plusieurs fois à divers after et que donc il semble assez logique qu'il est un "léger" sentiment de déjà vu. Bart se confond en excuses comme s'il venait d'assassiner toute ma famille, je lui dit en rigolant que ce n'est vraiment pas grave. Il m'explique ces problèmes d'alcool qui lui brouillent la mémoire. Il me parle de ses impressions sur la France, de sa fierté de faire cette tournée. Je lui dit que les Books ne sont vraiment pas connus en France. Il me taquine en faisant mine d'être vexé par ce manque de popularité. Alors je sors son album de mon sac "Look! i bought your album! I DO like you!". Sincèrement touché et flatté il s'empare de la pochette et me la dédicasse d'un "Lina, i love you, love, Bart". Je regarde sa montre: il est 00h05. Je lui explique que c'est mon anniversaire depuis 5min. Il disparait et revient avec avec son frère, le batteur Tim, et un pack de bière. Tous les deux me chantent Happy Birthday et m'offrent les bières en s'excusant de ne pas pouvoir me donner un plus beau cadeau. Bart insiste pour que je lui note mon adresse et dit qu'il m'enverra des cd's quand il sera de retour en Angleterre. Il est gentil et l'attention me touche mais il est surtout visiblement saoul, je n'ai pas envie qu'il se sente obligé de faire ça une fois qu'il sera sobre ou alors qu'il l'oublie carrement de le faire et que ça soit moi qui attende son cadeau, alors je me contente de lui sourire.

Le bar se vide. J'appelle une agence de taxi pour qu'une voiture passe me prendre devant la salle. Les Sharks retournent à leur bus et s'appretent à partir vers la ville suivante. Pour Les Books  c'est leur dernier jour sur la tournée des Sharks en France. Et ils ne vont pas se coucher tout de suite. Les employés du bar nous font comprendre qu'ils veulent rentrer chez eux alors on décide d'aller faire un tour dehors. J'aperçois la voiture de taxi garée sur le trottoir en face mais l'occassion de passer la soirée avec les Books ne risque pas de se représenter avant un moment...tant pis pour le taxi!

On marche un peu dans la nuit et le froid et Bart et moi nous installons sur une table de pique-nique en bois. Il a emporté le pack de bières: 3bouteilles chacun! On discute un long moment en buvant nos bières. Il me parle de sa vie en Angleterre, je lui parle de mes études. Assez rapidement on est à cours de boisson. Et on titube aussi quand on se lève. Il commence à vraiment se faire tard, je rapelle l'agence de taxi qui accepte de m'envoyer une seconde voiture après une longue discussion. Puis Bart découvre un terrain de basket juste à côté et commence à trotiner, la main à plat bougeant de haut en bas un ballon virtuel. J'éclate de rire et le rejoins. Je chancelle sur le terrain, on se fait des passes avec un ballon qui n'existe pas. Bart décide de me porter pour que je touche le panier. Et c'est comme ça que je loupe mon deuxième taxi mais à ce moment là je ne m'en inquiète absolument pas, trop occupée à essayer de suivre Bart dans ses élucubrations imbibées.  Derrière le terrain de basket, on trouve un immense terrain de foot et comme des enfants on se court après, on joue à celui qui touchera l'autre en premier mais l'alcool aidant on se retrouve assez rapidement à se rouler dans l'herbe, completement hilares. Allongés l'un à côté de l'autre, on reprend notre respiration entre deux éclats de rire. Bart se relève sur ses coudes et se penche sur moi pour m'embrasser. Il me faut deux minutes pour réaliser ce qu'il se passe et gentiment l'esquiver. Bart est un garçon gentil mais je ne l'aime pas et  j'ai à l'esprit ce qu'il s'est passé avec Charles, seulement 3 jours auparavant. Il est peut-être temps d'arréter les conneries.  Comme si de rien n'était, on se remet à discuter pendant un moment. Tim appelle Bart sur son portable pour le prévenir de leur départ. Il s'inquiète de savoir comment je vais retourner à mon hotel et je lui explique que l'agence de voudra plus m'envoyer de taxi. Il décide alors de les apeller avec son propre téléphone et de leur indiquer une autre adresse. Il m'accompagne jusqu'à l'endroit où le taxi doit passer me chercher et l'on se quitte sur le trottoir.


Arrivée à l'hotel,  j'ai un nouveau message:

"hi Lina, was really good to see u and hanging around with u.i think you're very beautiful. hope you got your hotel ok. And happy birthday too! Love, Bart"

Publicité
Publicité
Commentaires
Nous ne sommes là QUE pour la musique (enfin presque...)
Publicité
Archives
Publicité