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Nous ne sommes là QUE pour la musique (enfin presque...)
28 février 2007

On the road...day seven! the end...

Youhou! C'est mon anniversaire today!
J'ai 20 ans!
J'ai 20 ans! Et j'ai déjà fêté ça avec l'un des groupes de rock anglais les plus excitants du moment! et j'ai déjà eu un cadeau: un pack de bières! ( bon ok, c'est pas très glamour mais c'est le geste qui compte...puis merde j'ai jamais été glamour moi de toute façon! Ca c'était juste rock'n'roll: et c'est tout ce que j'aime!)

Je traine un peu ce matin, mon train n'est pas pour tout de suite. Je n'ai dormi qu'une paire d'heures mais quand je m'endors saoule je récupère beaucoup plus vite! Et hier soir, niveau alcool, on peut dire que j'ai eu ma dose....
Je squatte mon lit, je réponds aux "joyeux anniversaire" de mes potes et pense à la tenue que je mettrai ce soir. Ce soir! Dernière soirée avec The Sharks...mais j'ai toute la vie pour être nostalgique! Je me fais un masque hydratant(finalement peut-tre que je suis glamour...enfin je veux dire... un peu!), me foue tellement de mascara sur les cils que j'en ai du mal à soulever les paupières, j'ai limite l'impression d'être derrière des barreaux là.

Jour 7:

Je dois retrouver une copine aujourd'hui et ce soir, je finirais la journée dans une vraie maison. Pas un hotel. Je ne suis jamais allée chez elle, alors, dans le TGV qui m'amène à Paris où je prendrais une correspondance pour Lille, je lui envoie un sms pour savoir si on peut passer chez elle avant d'aller à la salle.
Officiellement, afin d'y laisser tous mes bagages.
Officieusement, afin de me changer, me coiffer et me remaquiller!
Et là Oh malheur! Oh désespoir! j'apprends qu'elle n'habite pas à Lille même (oups! number 1) et qu'elle me rejoindra directement à la salle, mais beaucoup plus tard que prévu (oups! number 2) à cause de son job.

Arrivée à Paris--changement de gare--franchissage burlesque de porte avec multiples bagages à roulette--enfin galère habituelle ( j'envisage tout de même d'adresser un courrier à M. Delanoë concernant l'impossibilé de prendre le métro quand on a la mauvaise idée d'être un miminum chargée. comment ça je suis la seule à emporter autant de bagages?? même pas vrai d'abord!)

Arrivée à Lille--consultage de carte--demande de renseignements aux passants--reconsultage de carte...et finalement textotage paniquée à copine:
"euh...comment on fait pour aller à la salle??"
La copine ne sais pas. Et en plus de ça je porte toujours ce vieux jean et un pull qui sent la transpiration. Vite! Faut faire un truc là.

Résolution du problème numéro 1: je file aux toilettes de la gare. Et je compte bien rentabiliser les 50cts que n'a couté l'accès! J'enfile un jean blanc, un tee-shirt blanc sérigraphié "I love rock", mes escarpins vernis rouge pétant et touche finale, une couche épaisse de rouge à lèvres, plutôt assez voyant lui aussi. En gros, j'assortie la bouche aux chaussures!

Résolution du problème numéro 2: c'est le dernier jours, j'ai fait des économies niveau bouffe alors je décide de faire les choses en grand: je me paie le luxe de prendre un taxi.

Je me rends compte que, du coup, je vais arriver à la salle hyper tôt et qu'il y a de très grandes chances pour que j'ai vraiment l'air très conne avec ma grosse valise à attendre toute seule devant une salle de concert...shame, shame, shame! j'aurai pas pu y réfléchir avant et me payer un café à la gare?? Un Café d'au moins 3h?? Mais non, il est à peu près 14h et le taxi me dépose devant la salle. Le chauffeur fait le tour de la voiture pour sortir ma valise du coffre pendant que j'enlève la ceinture de sécurité, j'ouvre la portière et je sors et là...je vois J., debout en face de moi, en train de me regarder.

Je sais: dis comme ça, ça ressemble à un film. D' ailleurs dans ce film là, cette scène serait au ralenti et la fille aurait de longs cheveux blonds qui floteraient autour d'elle lorsqu'elle sortirait de la voiture, en retirant une paire de lunettes de soleil hors de prix, de son visage fin et le type debout, arriverait vite en courant, mais pas trop vite quand même parceque ça serait toujours au ralenti,  et il s'arreterait à un mêtre d'elle, pour la regarder dans les yeux, avant de lui rouler une pelle monumentale. Même que le rouge à lèvres ne coulerait  pas.

Mais dans mon film à moi, J. m'est apparue comme une vision d'horreur, et c'est le visage submergé par une vague de honte ( OMG! je suis là, 6h à l'avance, je suis toute seule, je suis ridicule, je suis ridicule, je suis ridicule! shame shame shame), que j'ai trainé maladroitement ma valise derrière moi, perchée sur des talons de 8cm, le tout pour traverser une rue en travaux ( humm le sable, les graviers et les pavés mal disposés...)et arriver jusqu'à lui.

Il est incroyablement sexy dans son tee-shirt blanc près du corps, son jean large et ses vieilles Asics vertes éventrées. Ouch! Il est même grave sexy, debout, là, les mains dans les poches...

Il me fait la bise. En fait, c'est comme s'il m'attendait, comme si on avait rendez-vous. Ca semble presque normal ( oui "presque" parce que je continue à avoir les yeux, eux, anormalement écarquillés par la panique). On s'installe sur le rebord d'un mur, à côté de la salle. Il me demande comment j'ai trouvé la tournée, comment je vais,  si tous mes déplacements se sont bien placés. Puis il me dit des choses bizares: me parle de ma "sensibilité" ( Hein?? quoi? WTF? ma "sensibilité"? mais d'où je suis sensible moi? et puis même si je suis sensible, je n'ai absolument pas envie qu'il me voit comme ça! Je veux être sexy, sympa, drole, sensuelle, mystérieuse, attirante, je sais pas moi...mais pas SENSIBLE!)

Au bout d'un moment, il se relève en me disant qu'il a un truc à faire et qu'il reviens. Et avant de partir, il se retourne vers moi, m'embrasse sur la joue et me lance un "Joyeux anniversaire!" en français dans le texte, accompagné d'un sourire à tomber par terre...

( AAAAAAAAAAAHH! mais comment il est au courant?? Putain Bart a dû lui dire, hier soir... j'espère qu'il lui a pas dit qu'il m'avait embrassé...merde, merde, merde!)

J. part, L. arrive. Il viens me saluer. Jete un coup d'oeil à ma valise et propose d'aller la mettre dans le tour bus. J'accepte en le remerciant. J. reviens et m'explique que P., leur technicien, est en train de se faire couper les cheveux, et m'invite donc à venir avec lui, chez le barbier du coin. On y retrouve leur manager, Alban le chanteur et L.. On s'assoit tous dans la minuscule boutique, regardant P. comme si c'était l'attraction du jour. Le barbier scruste tout le monde d'un regard curieux. Il se demande surement ce que font tous ses anglais ici! Et moi je souris, totalement hallucinée par cette scène. J'accompagne mon groupe préféré chez le coiffeur! P. ricane, il dit que sa copine ne va pas le reconnaitre sans sa touffe de cheveux crépus. J. est assis à côté de moi, il veut que je lui raconte ce que je fais dans la vie, mes études...Puis il chuchote quelque chose à L. qui sort une liasse de billet de sa poche et lui tend 50 euros.Et il se lève sans rien me dire et sort. Quelques minutes plus tard, J. réapparait avec Larry, le batteur. J. tiens un paquet dans son dos, il sourit comme un gamin, les yeux pétillants. Tous se lèvent et commencent à chanter " Happy birthday to you! Happy birthday Lina...!". Je souris tellement que je suis à deux doigts pleurer. Le barbier s'arrète et regarde ce spectacle de plus en plus étonné. A la fin de la chanson, J. me tend fièrement son paquet que j'ouvre nerveusement et je découvre un beau gateau au chocolat! Je me lève et je fais le tour de la salle pour leur faire la bise à tous, pour les remercier. Leur manager m'annonce que je suis invitée à manger avec eux ce soir et que j'ai intéret à ramener le gateau, sinon on aura pas de dessert! Je me rassois sans pouvoir m'arréter de sourire, mon paquet posé sur les genoux. Le coiffeur me demande si je parle français, j'acquiesce. Perplexe, il me demande si je voyage avec ce groupe d'anglais.:"moui... en quelque sorte!" et je rigole. " Et ben dis donc! ils ont l'air de bien prendre soin de vous!"

P. a une nouvelle coupe de cheveux et nous marchons vers la salle de concert. Ils m'entourent comme si j'étais leur coqueluche et on rigole tous des cheveux de P. quand on tombe sur les premières personnes qui sont là, à faire la queue pour le concert. Et là, je me dis que, vu de l'extérieur, je dois avoir l'air de faire partir du groupe...


sms de Sam,

17h44:

"J'te hai! se fu 1 plaizir de te connaitre lina! orevoir! jsui tro jalouz. c ton aniv alors demand leur carement 2 te dédicacé 1song. o moin jte hairé pour kelk choz! mdr! demand J. en mariaj aussi"


17h53:

"Je te hai. Mé vrémen là! jte detest lol é en mêm tem j'sui mdr jsé pa pk! ça yé t loficiel des sharks!j'te hai! jvé trop rigolé kan jvé lé revoir!"

Je préviens aussi ma copine, Adeline, qu'il y a des chances pour que quand elle arrive que je soit pas là parceque...JE SERAIS EN TRAIN DE MANGER AVEC LES SHARKS!! ARRGH! ( cri de groupie!)

sms d' Adeline,

18h24:

"ah l'hallu! tu m'abandone pour des mecs! mdr nan jdéconne c énorme! héhé! 1 kestion:  tu manges avec e é tu revien? ou tu dragues? haha"


Et à 18h30 pile, comme il me l'avais dit, leur manager viens me chercher et me tend un bout de papier sacré, d'une valeur inestimable: un pass AAA, All Access Area! ARRRRRGHHHH ( cri de groupie bis). Je le suis, on passe devant le bus, on fait le tour de la salle et on entre par l'entrée de derrière. Les vigiles me jaugent mais ne m'arrète pas: je suis avec le manager, c'est la classe absolue et je jubile comme jamais. On traverse une salle remplie de longues tables, on monte un étroit escalier métalique. Je manque de me tordre la cheville mais je decide d'assumer en silence mon choix vestimentaire: merde c'est pas tous les jours qu'on mange avec son groupe préféré, qui plus est, le jour de son anniversaire ( jubilation, quand tu nous tiens hahaha)! Et on arrive dans les loges: J. saute du canapé où il était avachi pour m'acceuillir " tu veux boire quelque chose? grignoté un truc? vas-y installe-toi où tu veux! pose tes affaires dans un coin fait comme chez toi!". Je me pose sur un fauteil, une canette de bière dans la main. Alban entre, me propose de piocher dans son paquet de cacahuètes, je fais non de la tête et il repart. J., Larry et L. s'affairent autour d'un ordinateur portable, je décide de m'approcher. L. est sur myspace et me montre les autres groupes dont ils s'occupent et des vieux groupes dont il a fait partie. On rigole un moment comme ça, puis quelqu'un vient nous annoncer que le repas est prêt et on descent tous dans la salle avec les tables. Sur la première sont exposés différents plats, des salades de pates, de riz, des oeufs brouillés, des salades, beaucoup de crudités, un plateau de fromage et tout au bout mon gateau! J. me montre une pile d'assietes vides et me dit de me servir. J'ai pratiquement rien mangé de toute la semaine mais: 1° j'ai un peu peur de passer pour une morfale! 2° j'angoise à l'idée d''en foutre de partout sur ma tenue toute blanche, je connais mon incapacité à manger normalement! 3° le stress d'être avec eux me noue l'estomac...Je fais donc mon anorexique avec mon petit tas de carote rapée et ma cuillère de taboulé dans mon assieste! Arrive le moment fadique de s'installer... déjà vécu à la cantine au collège ou même lycée, avec des scènes horribles qui nous hantent encore: renverser son plateau devant tout le monde, s'asseoir à place de quelqu'un d'autre et devoir se relever...j'étais loin d'imaginer qu'un repas puisse être aussi terrifiant! Je calcule rapidemment les places vides et je m'aperçois que si je m'assoie à la table de J., tout le groupe ne pourra pas diner ensemble...peut-être qu'ils ont comme habitude de manger tous ensemble avant un concert?? qu'ils en parlent?? que c'est un rituel?? j'en sais rien moi!( panique! panique! panique!) Je suis toujours là, immobile, avec mon assiette quand L. viens à mon secours en me faisant signe de m'asseoir en face de lui et donc en face de J. . J. jète un coup d'oeil à mon assieste, aperçoit une crevette dans mon taboulé et me dit "i'm vegetarian!...but i'm not gay". Hein? pardon? euh oui d'accord...si tu le dis...personnellement je n'en doutais pas...mais heureuse de te l'entendre dire...écoute si ça te fais plaisir...quelque peu perplexe et décontenancée ( tu parles! j'en oublie carrement de manger! mais pourquoi il m'a dit ça? c'est quoi ce truc...merde mais où je suis?!WTF??), je regarde les autres rire autour de la table, en tenant toujours ma fouchette en l'air. C'est peut-être une blague qu'on fait en Angleterre...??J. me montre les deux bouteilles posées sur la table et me demande conseil. Je le fixe deux minutes incrédule ( attends, tu crois quoi là? sous pretexte d'être française, je connais tous les vins?? c'est çe que tu crois??que je suis au rouge depuis mes premiers biberons?? WTF??) je commence à percevoir les problèmes qui peuvent découler des différences de cultures et passe le reste du repas à essayer d'attraper des grains de mais avec ma fourchette. Je ne comprends absolument rien à la conversation et le type à ma gauche à un accent écossé qui me fait douter d'avoir jamais compris l'anglais...Arrive enfin le dessert et mon gateau, J.indique aux personnes qui l'ignoreraient encore, que c'est mon anniversaire et j'ai droit à un autre "Happy birthday to you...".

Je les laisse se concentrer tout seul avant le concert, les remercie et rejoins ma copine, qui m'attend depuis 1h et qui est presque autant excitée que moi. D'ailleurs quand on se retrouve face à face, conscientes que je viens de vivre un truc mythique, on a un moment de pause, statiques. Puis ARRRGGGHHHH(cri de groupie bisbis)!!!On éclate de rire! Putain je viens de MANGER AVEC LES SHARKS!! Limite si on est pas tenté de se crier dessus, en agitant les mains fébrilement au niveau du visage.Mais bon faut pas déconner non plus, on est pas dans Clueless. Alors on se contente d'aller rejoindre la file d'attente tandis que je répète de façon incontrolable des "putain!" à toutes les sauces: "c'était trop fort, putain", "putain J. comment j'le kiffe", "le gateau, putain, qu'est-ce qu'il était bon", " et putain en plus c'est lui qui l'a choisi","putain il est trop cute!", " putain t'imagine: c'était pour MOI, pour MON anniversaire, putain!", "Putain! putain! putain..."

Je lui raconte tout, en oubliant la trame principale et en insistant sur le fait que "putain J. est adorable avec moi!" et que  "C'est pas possible, il doit me kiffer un minimum s'il fait tout ça pour moi, hein? tu crois pas??". Bon d'accord j'en deviens chiante à exhiber mon bonheur mais ma copine se montre patiente et se prend même au jeu de l'extrapolation "j'crois que t'as un ticket avec lui...". Re-pause statique.Re-regards mêlés d'excitation et de d'interrogations et puis...re-ARRRGHHH (cri de groupie bisbisbis).J'AI ( peut-être) UN TICKET AVEC LE BASSISTE DES SHARKS!

Les portes ouvrent. Enfin. Je suis au comble de l'excitation.Ouais  ok, en gros je me sens plus! Hop, hop, hop,petit trotinage efficace et hop! Je suis à ma place officielle( Je sais ça fait un peu: "J. je t'aime, J. je te vénère, J. je m'incline devant toi" mais bon, je suis plus à ça près!). Ce soir, ce n'est pas seulement un concert des Sharks, mais un festival. Ils passent en dernier et avant eux 2 autres groupes. Le premier arrive, je ne connais que quelques titres mais j'en profite pour évacuer. Traduction: je fais mon hystérique.Je saute plus haut que tout le monde. Je cris plus fort que tout le monde. Je fais plus peur que tout le monde...à tout le monde. Le deuxième groupe arrive. Hyper cool. Je secoue ma crinère de fauve ( oui ce soir je suis un animal, une vraie tigresse....RRrrr) et donne des coups de coudes à tous mes voisins. Jusqu'à ce que ma copine me conseille de me calmer un peu, histoire de converser un peu de dignité ( di-gni-té?? c'est quoi ce mot? pff connais pas!) physique pour quand mon chevalier arrivera sur scène.Je trouve la remarque assez judicieuse et passe les deux dernières chansons à essayer de redonner une forme digne de ce nom à mes cheveux et à essuyer l'eyeliner qui a coulé et me fait des yeux de panda ( quand je parlais d'animal tout à l'heure, j'ai bien préciser "pantère"! pas un espèce d'ours bouffi recouvert de taches! merci bien!).

Le second groupe termine son set et libère la scène. L. arrive pour régler les instruments des Sharks. Il vient se poser devant moi, me fait une révérence avec un grand sourire. J'éclate de rire, flattée. Il me serre la main et me donne deux bières, pour ma copine et moi. Le groupe monte enfin sur scène. Tous me font un signe de tête en passant devant moi. J'ai l'impression que mon sourire fait tout le tour de ma tête.Ma copine me donne un petit coup de coude "putain, Lili...t'as la classe!" et on éclate de rire. Je connais leur set par coeur mais je ne peux pas m'empécher de crier de joie et de sauter sur place, à chaque fois que j'entends les premiers accords et que je reconnais une chanson "aghhhh! J'adoore c'te chanson!!c'est ma préférée!" ( ben oui, c'est pas ma faute si toute chanson est MA chanson préférée! j'y peux rien moi!). J. passe le concert à me faire des sourires à tomber par terre. Je me cramponne à la barrière de sécurité. A cause du bruit, Adeline m'hurle aussi discretement que possible" Putain! mais il te lache pas des yeux!", " euh...tu crois??"du ton le plus innocent possible (pourvu qu'elle dise oui, pourvu qu'elle dise oui, pourvu qu'elle dise oui!), " attend grave! me dit pas que t'as pas remarqué!". Putain grave que j'avais remarqué! Mais bon une confirmation vaut mieux que pas de confirmation du tout et puis merde! moi j'ai toujours tendance à m'imaginer tout un tas de truc...Mais là c'est officiel. J. me mate!

Arrive l'avant dernière chanson. J. s'approche d'Alban et lui murmure quelque chose à l'oreille et reviens à sa place. Alban empoigne son micro et s'aprete à commencer à chanter quand il se retourne vers J. avec un regard interrogateur ( WTF??). Tout le monde se demande ce qu'il se passe, le groupe ne nous a jamais habitué aux poses et aurais même tendance à enchainer les chansons.Alban prend le micro et l'approche de la bouche de J. ...

"The next song is for you, Lina...Happy birthday"

OMG! pincez-moi!Que dis-je! jetez moi un parpaing sur la tête! J. est là, devant moi, il me dédicasse une chanson, il me sourit...au secours je vais m'évanouir! Mais je n'en ai pas le temps, la chanson commence et quelle chanson! Leur single le plus connue, c'est l'émeute dans la salle. J. me fait des petites sourires en coin, comme s'il était géné par ce qu'il viens de faire. Je suis dans ma bulle et je l'entends dire encore et encore "the next song is for you..." ARGGGGGHH!

Le concert s'achève. Avec mon précieux sésame ( j'ai un pass all access! j'ai un pass all access!) je pourrais aller directement aller rejoindre le groupe en backstage mais j'ai pas envie de laisser ma copine toute seule, puis je suis un peu génée à l'idée de me retrouver en face de J..En fait je suis carrement pétrifiée. C'est une partie d'échec géante qu'on joue, avancant, chacun son tour, ses pions. Et là, la dédicasse, c'était un putain de gros pion, un coup de maitre. Fais chier! Je suis sensée faire quoi, moi, après ça? Faut que je le remercie, c'est la moindre des chose mais après??

On se retrouve avec quelques autres personnes, devant la salle. Les Sharks sont au premier étage, dans les loges où j'étais cette après-midi. De la fenêtre, Larry me voit et me crie " happy birthday!". Ah tiens! Larry est déjà saoul! Il me jete un verre en plastique que je rattrape et toujours de sa fenêtre, commence à verser du champagne dans le vide. J'en reçoit autant sur la tête que dans le verre. Sympa la douche au champagne. Puis il va chercher quelques canettes de bière et il les jète au petit groupe de fans qui sont aussi là. Puis il me regarde et dit " J'arrive! bouge pas! Il faut qu'on trinque!".Ma copine me regarde incrécule  "quoi?? il va venir là? à côté de nous??". Je rapelle pour les étourdis que Larry est un canon de chez canon, il pourrait faire enrager de jalousie n'importe quel mannequin de chez Dolce&Gabbana. Et il se trouve que c'est aussi le petit préféré de ma copine.Et de pratiquement toutes les filles hétéros et mecs homos en fait!

Mais malheureusement, Larry n'arrivera jamais. J'imagine qu'il a été hapé par un magnum de champagne au passage, qu'une bouteille de rouge à hurler son nom à la mort, que Tod lui a tendé de la poudreuse ou encore qu'il a tout simplement oublié notre existence! Alala la vie de RS est décidement très dure! Là, je me rapelle que je dois récupérer ma valise. Enfin non, ma valise, j'en ai rien à battre, mais ça me donne un super pretexte pour aller faire un tour autour du bus. Arrivées devant la porte, ma copine me fait remarquer que tout le monde nous a suivi. En silence et en restant à distance. Mouahaha. Alors on se la pète un petit peu, comme si c'était nous que les gens voulais voir. Et Adeline se met carrement à parler très fort " au fait Lina dis-moi, t'as pas oublié ta veste? tout à l'heure? tu sais... DANS LES LOGES?", " et tu m'as pas raconté, il a mangé quoi J.??". J'éclate de rire, j'essaie de faire ma blasée mais en fait je suis trop contente et je rigole comme une tarée. J'ai du mal à réaliser que TOUT CA à bien eu lieu dans une même et seule journée.ARRRRGHHHH( oui je sais ça faisait longtemps: cri de groupie bisbisbisbis...). L. sort du bus et me rend ma valise, je me renseigne sur l'after rapidemment ( 4 questions suffissent:où? quand? comment?avec qui?). L. me dit qu'ils ne savent pas encore ce qu'ils vont faire, mais que le groupe viendra me chercher de toute façon, dès qu'ils auront fini leur interview. Alors on part ranger ma valise dans la voiture d'Adeline et quand on reviens J. est là, à poser pour des photos, à signer des autographes. Il me voit et me montre du doigt: "It's HER birthday!!". Euh... merci pour la pub!Tout le monde se retourne vers moi.J'ai envie de disparaitre dans un trou, je sourie nerveusement.Une fille viens me voir " ah c'était pour toi la dédicasse! putain la chance...!".Ouais c'est vrai! Putain! MOI, j'ai eu de la chance. C'est pas le genre de truc qui arrive souvent. Je me rapproche et remercie J., il m'embrasse encore une fois sur la joue, et me souhaite un joyeux anniversaire pour la 50ième fois de la journée. J'avais jamais envisagé un anniversaire comme un truc avec autant de potentiel, mais putain, ça se révèle être l'occasion à de multiple contacts physiques. Yeah!

D'autres fans arrivent et demandent des autographes, puis Larry sort à son tour. Quand il me voit, il se souvient qu'on devait trinquer, remonte dans les loges et réapparait avec 2 gobelets en plastique de champagne! " Cheers Larry!". Puis, lui aussi est accaparé par des fans. Un peu à l'écart, ma copine discute avec le type qui les a interviewé et ,fier de lui, il nous annonce qu'il a donné l'adresse d'un pub aux Sharks et que c'est là-bas qu'ils vont finir leur nuit! On hésite pas longtemps avant de décider d'y aller...Un petit signe de la main aux Sharks et nous disparaisont, laissant J. visible déçu derrière nous!

Le journaliste aurai pu avoir une meilleure idée que ce pub glauque à l'ambiance gothique. Des têtes de morts sur les étagères, les mots "émoglobine" ou "sanglant" dans le nom de tous les cocktails et du métal en fond sonore! On se commande donc deux boissons sanglantes et on s'installe à un poste stratégique, c'est à dire juste en face de la porte pour pouvoir jouer les innocentes  "Ah vous aussi, vous êtes là??quelle surprise!" quand les Sharks arriveront! Enfin j'espère qu'ils vont comprendre qu'on a joué les espions et qu'on ne passe sérieusement pas toutes nos soirées dans ce taudis.Merde, j'ai une réputation à tenir moi!

J. entre et se jete sur moi, pour me prendre dans ces bras, dès qu'il me voit "ahh! t'es pas parti! c'est cool que tu soit là!". Oui je sais, moi aussi je trouve ça cool!Et au fait, tu peux me garder dans tes bras si tu veux, ça me dérange pas. Tout le groupe arrive, petit à petit, une première tournée est payée. Ma copine est aux anges de boire un coup avec Larry et c'est qu'elle se débrouille plutôt bien la friponne! En quelques minutes, elle se retrouve sur la piste de danse à esquisser des entrechats avec Larry, le tout sur un morceaux de Rage against the machine. La salope! Je souris en les voyant délirer sur le même trip. La saaaalope! c'est qu'elle est très, très douée! Là, faut qu'elle m'explique comment elle fait pour oublier que le type en face d'elle est son plus gros fantasme et arriver à le faire rire avec des pas de danse ridicule, comme si c'était n'importe quel mec...Bon et si je m'occupais de MON plus gros fantasme à moi??où est J.?? Je ne le vois pas alors je vais discuter avec L., il m'apprend  qu' ils me trouvent tous très sympa et qu'après cette tournée je suis " a real friend, really"! Là, pas de cri de groupie. Juste une super sensation, un truc vraiment cool. Je souris et boit encore une gorgée de bière "thanks..."

Après qu'il m'ai donné son adresse e-mail et qu'il m'ai demandé de lui écrire, à chaque fois que je veux être sur guest à l'un de leur concert, je repère J. dans un coin et vais lui parler. On discute de rien en particulier et je ne peux pas m'arrêter de sourire. Lui aussi sourit bêtement, en mordillant le bord de son verre. On va rejoindre Larry et Adeline et on danse avec eux. Puis une discution entre filles s'imposant, on s'eclipse aux toilettes. Bon j'avoue, on a aussi besoin d'évacuer les 18 bières et 7 coktails absorbés dans la journée. Mais une fois cette modalité effectuée, on attaque les choses sérieuses:" Lina! Il est chaud là, il est au také! faut que t'attaques sérieux", "mais euh...je sais pas...qu'est-ce que je dois faire?", " bah je sais pas moi...L'EMBRASSER par exemple!"

Retour dans la salle, J. est à nouveux seul, assis dans son coin à regarder le fond de son verre vide. Je le sens bien.Il me manque juste un brin de motivation. Je me sens comme un boxeur, dans les cordes, écoutant les conseils que son coach lui murmure à l'oreille. Et Adeline, mon coach, me murmure des trucs qui me donnent l'impression que je suis un chien de garde " Attaque! Attaque! Proie droit devant! Attaque et le lache pas!".On éclate de rire, moi en prédatrice redoutable, ce n'est que très moyennement crédible. Mais je finis mon verre, le fait cogner sur le comptoir et me dirige vers J. d'un pas décidé.

Et là, un connard vient foutre en l'air tous mes plans, en venant m'aborder. "Bonjour mademoiselle, ça fait un moment que je vous regarde et...." il m'empêche de voir J., je me mets sur la pointe des pieds pour essayer de regarder par-dessus ces épaules "... vraiment un beau sourire et ..." j'écoute pas ce qu'il me dit, merde où est J. ?"...donc je voulais savoir si je pouvais t'offrir un verre..." Oui mais non! Là ça va pas être possible et si tu veux pas que je t'arraches les yeux, dégage dans la seconde. Il n'a pas l'air de saisir l'information. Je le pousse un peu brusquement ( shit quoi! Attention le retour de la panthère). Mais quand mon champs de vision est à niveau libéré, J. n'est plus là...

Les Sharks rassemblent leurs affaires, nous offrent un verre, nous remercie pour la soirée, on discute encore quelques minutes près du comptoir. Tous me font la bise une dernière fois, J. me prend dans ses bras une seconde et me resouhaite un bon anniversaire. S'il savait! Le plus bel anniversaire de toute ma vie!

Adeline et moi-même décidons de ne pas quitter ce pub avant d'être totalement raides mortes défoncées et choississons un énième cocktail! Merde, on a pas 20 ans tous les jours! Et on ne passe pas tous les jours des moments aussi déments. La fin de la soirée à des airs de debriefs et je finis par me lamenter sur mon incapacité à "attaquer".

Suffisamment ivres, on retourne à sa voiture. Adeline s'inquiète " j'espère qu'on va pas avoir un accident! ça serait con de mourrir!" et on explose de rire...perso après une journée comme celle-là je peux mourrir sans problème!


The end has no end...

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